Joséphine Baker, est la première femme noire à entrer au Panthéon français

 Joséphine Baker, est la première femme noire à entrer au Panthéon français


La Franco-Américaine Joséphine Baker est devenue mardi la première femme noire à entrer au Panthéon, “temple laïc de la République” française et dernière demeure des grandes figures françaises.

Cette entrée rend hommage à sa vie incroyable d’artiste de music-hall, résistante et militante antiraciste. Son cénotaphe (tombeau ne contenant pas le corps), porté par des aviateurs, est entré au Panthéon devant 8000 spectateurs, selon le palais de l’Elysée, avant d’être installé dans un des caveaux de la crypte.

Joséphine Baker a eu une vie aux mille facettes. Née dans une famille pauvre dans le Missouri au début du 20e siècle, elle quitte tout pour suivre une troupe itinérante et vivre de sa passion. A son arrivée à Paris, elle devient une star des années folles en dansant, en chantant et en menant des revues de cabaret. Si elle brille sur scène, elle agit aussi dans l’ombre contre les nazis et s’engage contre le racisme aux côtés de Martin Luther King. Enfin, femme au grand cœur, elle devient une maman incroyable en élevant les 12 enfants de sa « tribu arc-en-ciel »

Le château des Milandes en Dordogne, dont elle a été propriétaire, continue de lui rendre hommage. Aujourd’hui, elle est la première femme noire à entrer au Panthéon, rejoignant ainsi les grands personnages qui ont marqué l’Histoire de France.

Pour l’occasion, Sidonie Bonnec s’intéresse à l’incroyable destin de Joséphine Baker. Elle reçoit Florence Montiel, journaliste et cheffe du service culture du magazine Notre Temps. Dans le numéro de décembre, elle publie le portrait Joséphine Baker, du swing au Panthéon. Dans Minute Papillon !, elle revient sur les grands moments qui ont marqué la vie de cette femme exceptionnelle. 

Une enfance loin des paillettes du music-hall

Joséphine Baker grandit à Saint-Louis dans le Missouri au début du 20e siècle. Elle est l’aînée d’une famille pauvre de quatre enfants. Pour gagner un peu d’argent, elle commence à travailler très jeune en tant que domestique pour des familles blanches aisées. 

La première famille qui l’emploie lui fait subir des insultes racistes et les exactions du Ku Klux Klan. A l’âge de 7 ans, sa mère la place chez une patronne qui la loge dans sa cave. Cruelle, elle l’exploite dix-sept heures par jour et va jusqu’à lui ébouillanter les mains pour la punir. 

Après ce calvaire, elle entre au service d’une patronne bienveillante qui lui donne sa propre chambre et lui permet d’aller à l’école. Surtout, elle lui fait découvrir le théâtre et la danse. Pour Joséphine, c’est la révélation. 

En cachette de sa mère, elle réussit à se faire embaucher dans une troupe itinérante de passage dans sa ville. Elle y tient un petit rôle comique peu flatteur, mais qui lui apporte ses premiers applaudissements. Joséphine a trouvé sa place. 

Quand la troupe reprend sa tournée, elle n’hésite pas une seule seconde et quitte tout pour partir avec elle. Au bout du chemin, Paris et une carrière pleine de promesses.

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