A la rencontre de Amity Meria, la diva de la musique burkinabè
Artiste musicienne, auteur-compositeur, de son vrai nom Mariam Drame, la chanteuse Burkinabé Amity Méria, plusieurs fois consacrée meilleure artiste de son pays, est née le 10 mai 1966 à Gaoua, province du Poni au Burkina Faso. Elle est titulaire d’un Certificat de maîtrise en lettres – arts, et enseignante de profession, mais la musique est sa vraie passion et sa vocation.
A cette diva, une équipe de ZanmaTV a tendu son micro, ce lundi 31 Janvier 2022. Et Sans langue de bois, elle nous a entretenue de son nouvel album, de son parcours, ainsi que de la célébration de ses trente ans de carrière. Lisez donc !
Qu’est-ce qui vous a motivé à vous lancer dans la musique ?
C’est la passion. Je n’ai pas eu de motivation particulière, c’est une passion. Je me suis lancé dedans avec tout le cœur.
Comment êtes-vous arrivée dans musique ?
J’ai fait mes premiers pas dans la musique avec l’orchestre de l’université de Ouagadougou comme amatrice mais par la suite j’ai décidé de continuer.
Comme tout début, avez-vous rencontrées des difficultés ?
Au début, on n’avait pas tout sur place et il fallait toujours se déplacer, mais à un moment donné, tout ceci a été résolu. J’ai eu aussi des peines mais l’essentiel est de toujours se relever. C’est de considérer la vie en dents de scie car à chaque moment on peut trébucher comme on peut se relever. Il faut tenir bon et poursuivre son rêve.
Nous voyons que votre musique a une originalité que vous avez toujours gardée. Expliquez-nous ?
Quand on fait quelque chose, il faut rester soi même avant tout. Je suis issue d’une culture, celle mandingue. Et je m’inspire de celle-ci et de la vie qui m’entoure dans la société pour composer mes chansons. Je fais ma musique telle que je veux qu’elle soit, elle me reflète. Je la fais tout en restant moi-même sans essayer de ressembler qui que ce soit. Je mets en valeur ce qui vient du plus profond de moi.
Récemment, vous avez sorti un album, parlez- nous en donc.
Mon dernier album est intitulé Yankaw qui veut dire en bambara « les gens d’ici ». Dans cet album, il est essentiellement question de paix, de cohésion, de fraternité, d’amour, et d’hommage rendu. L’album est disponible à Ouagadougou chez Mamboné distribution à côté de l’institut français.
Parmi les albums de Amity Meria, lequel, à ses yeux, est de belle facture ?
C’est difficile de se juger soi-même. Je pense que le public saura le faire. Chaque album est pour moi comme un bébé et vous savez à quel point il est difficile pour une maman de faire un choix parmi ses enfants. J’ai eu et j’ai jusqu’à présent des moments de bonheur dans la musique.
Cela, fait maintenant 30 ans que vous êtes dans la musique. Pourquoi avez décidé de les célébrer ?
J’ai décidé de célébrer ce 30e anniversaire pour rendre grâce à Dieu de m’avoir permise d’évoluer dans le milieu. C’est l’occasion de remercier tous ceux qui m’ont soutenue depuis le début jusqu’à ce jour, ceux qui nous ont pris en-cours et nous suivent jusqu’aujourd’hui, et à tout le monde. Sans cet accompagnement, je n’aurais pas réussi toute seule. Je remercie mes musiciens, les Tamalas qui m’accompagnent, les artistes d’Europe et d’Amérique, les médias, les studios.
Quelle est votre appréciation sur la musique actuelle du Burkina et de la jeune génération en particulier ?
J’apprécie la musique actuelle, elle a pris de l’ampleur et de l’envergure ; et de nos jours, on ne peut plus rien faire sans musique. C’est une bonne chose. La musique de la jeunesse d’aujourd’hui est essentiellement virtuelle et exprime les aspirations de la jeunesse, c’est souvent une musique de dénonciation de maux sociaux, de combats, ils ont des thèmes touchants. Je souhaite qu’elle continue dans le sens de conseiller, de galvaniser, et qu’elle fasse le bonheur des mélomanes.
Comment trouvez-vous la musique de vos jeunes sœurs ?
J’ai beaucoup de jeunes sœurs qui se sont lancées dans la musique. Elles ont de très belles voix et des thèmes poignants mais généralement quand il y’a des activités, on voit plus les hommes que les femmes en musique. Je déplore cela car nous avons beaucoup à donner, nos jeunes sœurs ont beaucoup à dire et il faut prendre le temps de les écouter. Je les apprécie toutes et leur demande de rester elles-mêmes, d’avancer en fonction de son rythme. Je les exhorte à mieux faire que nous à donnent le meilleur d’elles-mêmes. Qu’ils profitent des opportunités de leur temps qu’ils restent. Cela est valable pour mes jeunes frères artistes.
Quel conseil pour ceux qui désirent se lancer dans la musique
Qu’ils comprennent que la musique est devenue virtuelle et ils y’a beaucoup de musique en matière de nombres et de type. Le monde est devenu un gros village où chacun peut frayer son chemin.
Micaëlle SAM