Vernissage : Sophie Fardet expose «Le souffle de l’indépendance tâché de sang »
Culture au Burkina Faso : Sophie Fardet expose «Le souffle de l’indépendance tâché de sang »
Dans la soirée du jeudi 19 janvier 2023, l’espace culturel Gambidi a accueilli le tout premier vernissage de l’artiste plasticienne Sophie Fardet au pays des hommes intègres.
A travers « Le souffle de l’indépendance tâché de sang », Sophie Fardet présente sur des toiles, les images de 22 chefs d’Etats africains assassinés dans l’exercice de leur fonction depuis les indépendances jusqu’à nos jours. (2011)
La traite négrière, la colonisation sont deux faits historiques ayant marqué de façon indélébile l’histoire de l’Afrique. Le continent noir a un passé sombre et surtout très ensanglanté depuis l’esclavage en passant par la colonisation et la lutte pour les indépendances. Plusieurs fils et filles de l’Afrique ont versé leur sang à profusion pour une Afrique libre, une Afrique de paix et de liberté.
Cependant, l’effusion du sang ne s’est pas arrêtée au seul accès à l’indépendance des pays africains. Elle a continué au-delà des indépendances. Toute cette partie sombre de l’histoire en particulier celle de depuis les indépendances mérite d’être connue par ses fils et filles, et par le monde en général.
C’est ainsi que Sophie Fardet, artiste plasticienne d’origine française, vivant au Benin, a présenté sur des toiles à travers de la linogravure, les images de 22 chefs d’Etats africains assassinés dans l’exercice de leur fonction ainsi que leurs pays depuis les indépendances jusqu’en 2011. Intitulé « Le souffle de l’indépendance tâché de sang », cette exposition est la deuxième du genre de l’artiste.
La première ayant eu lieu au Benin. Cependant il convient de noter que cette exposition n’a pas un regard politique. « L’avenir de l’humanité et l’avenir de l’art sont étroitement dépendants l’un de l’autre. L’art a un rôle important à jouer dans la réalisation des promesses du progrès historique. » dit Sophie Fardet avant d’ajouter que : « On parle beaucoup de l’histoire ancienne mais l’histoire contemporaine, peu de gens la connaissent ». Sophie Fardet entend à travers son art mettre en route une émotion qui puisse conduire à une prise de conscience.
Cette exposition a connu la présence de plusieurs personnes. Toutes se disent émus à la vue des portraits de tous ces présidents assassinés.
Ouédraogo Sougrinoma Boniface, étudiant à l’Ecole Supérieure de Théâtre Jean-Pierre Guingané dit être surpris du nombre de présidents tués en l’espace d’une cinquantaine d’années. « J’ai été vraiment surpris par cette exposition. On connait tous l’histoire des assassinats des présidents mais les voir tous rassemblés dans un seul endroit donne à réfléchir et effraie à la fois. En effet, on se rend compte qu’il y’a eu tous ces meurtres mais comme cela n’a pas eu lieu au même moment, on a tendance à les oublier mais les voir exposer ainsi donne vraiment à réfléchir. », nous a-t ’il confié.
L’exposition se déroule pendant une semaine, du 19 au 27 janvier à l’espace culturel Gambidi. En marge de cette exposition, il y’a la tenue d’un atelier en linogravure, technique utilisée par l’artiste dans la confection de ses œuvres. L’atelier est ouvert à tous et entièrement gratuit. Après le Burkina Faso, l’exposition déposera ses valises au Togo puis en Côte d’Ivoire.