Hommage au professeur Daogo Jean-Pierre Guingané 2023
Voici déjà 12 ans que le professeur Daogo Jean-Pierre Guingané a tiré sa révérence. Et comme à l’accoutumée depuis 12 ans maintenant, l’espace culturel Gambidi a rendu hommage à ce grand homme de culture en cette soirée du 23 janvier 2023. C’était en présence de la famille, des amis, des proches ainsi que des connaissances du défunt.
23 janvier 2011-23 janvier 2023 : 12 ans déjà que quittait ce monde le professeur Daogo Jean-Pierre Guingané, illustre homme de culture. Né le 31 décembre 1947 à Garango, feu Jean-Pierre Guingané fit ses études supérieures à Ouagadougou puis en France à l’université Bordeaux III. Après ses études universitaires, ce grand homme pétri de talent a marqué de façon indélébile le monde de la culture burkinabè, tant par ses actions que par ses œuvres bibliographiques. Il fut l’un des précurseurs du théâtre francophone d’Afrique noire. L’homme est auteur de plusieurs romans ainsi que de plusieurs pièces théâtrales. Il est le fondateur d’une école de théâtre qui porte d’ailleurs son nom : l’Ecole Supérieure de Théâtre Jean-Pierre Guingané. Il est également le fondateur de l’espace culturel Gambidi. C’est donc sans grande surprise que celui-ci lui rend hommage tous les ans depuis sa disparition.
Cette année, l’espace Culturel Gambidi en hommage à l’illustre professeur a procédé à une soirée de lecture d’une de ses œuvres par les étudiants de l’Ecole Supérieure de Théâtre Jean-Pierre Guingané. Intitulée « La malice des hommes », cette œuvre dépeint les horreurs de la gouvernance. Son Excellence, dictateur, personnage fourbe et sanguinaire reçoit de ses maitres l’ordre de devenir démocrate. Il accepte de se soumettre, convaincu de trouver les moyens de déjouer ce complot contre son régime. Les précautions qu’il prend sont dignes de lui : exécuter des collaborateurs qui en savent trop sur son régime, création de partis politiques qui ont pour mission de faire semblant de s’opposer. Malgré toutes ses précautions, il est battu aux élections par Binta, sa nièce, qu’il avait obligée à créer un des partis politiques à sa dévotion. Ses maîtres lui proposent leur protection et la mafia la possibilité de renverser la situation en sa faveur. Son Excellence rejette toutes les solutions et se donne la mort, non sans avoir, auparavant, tendu un piège dangereux à son successeur. Preuve que la malice des hommes est infinie !
Tous ceux ayant effectué le déplacement pour rendre un hommage vibrant au regretté professeur ont été tenu en haleine face à la profondeur de l’œuvre et du thème abordé dans celle-ci. Soma Hamadou, artiste comédien, ancien étudiant de l’Ecole Supérieure de Théâtre Jean-Pierre Guingané, sort admiratif de cette lecture. « Je trouve ça beau, magnifique, la manière de disposer l’espace en fonction du public qui s’est installé. J’ai trouvé ça assez créatif. »
Kira Claude Guingané, directeur de l’espace culturel Gambidi et fils du feu professeur Jean-Pierre Guingané se dit honorer de l’hommage rendu chaque année au professeur. « C’est un honneur pour nous de garder cette mémoire vivante et de faire en sorte que les plus jeunes connaissent ses œuvres, découvrent tout ce qu’il a laissé et continuent d’aimer l’art. Au fond, l’héritage qu’il nous laisse c’est pour dire aux Burkinabès de continuer à croire que l’art est quelque chose d’important pour chaque Burkinabè. » dit-il
Yameogo Julio Frank Lionel