SIAO 2023: Immersion dans la bijouterie Kindo Service
Depuis quelques jours, le Salon International de l’Artisanat de Ouagadougou bat son plein. Venus de plusieurs localités du Burkina Faso et même de l’extérieur, les artisans à travers leurs expositions partagent leur art ainsi que leurs différentes cultures aux visiteurs présents en grand nombre. Parmi les exposants, la bijouterie kindo Service a attiré notre attention.
Il est 10h passé d’une quinzaine de minutes lorsque nous foulons le sol du Salon International de l’Artisanat de Ouagadougou (SIAO). A l’entrée, nous constatons un important dispositif sécuritaire, situation oblige. Il faut donc montrer patte blanche pour accéder à l’enceinte du SIAO. A l’intérieur nous faisons face à une grande foule venue pour l’occasion. Les uns se dirigeant dans les différents sites d’expositions, les autres allant dans les sites de restauration. Tout comme la majorité des visiteurs,nous empruntons le chemin menant aux sites d’exposition. Sur place, nous sommes éblouis par la multitude des différents stands. Des vêtements par ici, des bijoux par là, des sculptures aux couleurs et aux formes diverses, telle est l’atmosphère qui règne dans le site d’exposition “art et métiers.” Parmi les stands, un, attire notre attention tant par sa simplicité que par la beauté des produits exposés.
Vêtu d’un survêtement orange et d’un pullover marron, grand de taille, le maitre des lieux nous accueille le sourire aux lèvres. Après les salutations d’usage, nous déclinons notre identité et nous lui disons ce pour quoi nous sommes venus à lui. Et c’est avec empressement qu’il nous souligne sa joie et sa disponibilité à s’entretenir avec nous.
JJ: Pouvez-vous vous présenter?
KD: “Je suis Kindo Djibril (KD). Je viens de la région du Nord, précisément de Gourcy. Je travaille avec mon frère Kindo Ousséni. Nous sommes venus exposer dans le cadre du SIAO des bracelets et des bagues en cuivre, en bronze, en nickel et en argent blanc. Nous faisons aussi l’électrolyse de ces bijoux. On peut par exemple transformer un bracelet de couleur blanche en couleur rouge et vice versa.”
JJ: Quels sont les techniques dont vous faites usage dans la confection des bracelets?
KD: “ Pour confectionner les bracelets, nous utilisons des matières de base comme le nickel par exemple. Nous fondons ces matières de telle sorte à ce qu’elles prennent la forme d’un fil. Puis nous les tapons avec des marteaux pour les allonger, puis nous les découpons en morceaux. Ensuite, nous tapons sur ces morceaux pour façonner le bracelet ou la bague. Après cette étape, nous limons l’article afin d’enlever la partie supérieure pour ne laisser paraitre que la belle facette de cet article.”
JJ: Pourquoi avoir choisi le métier de bijoutier?
KD: “ Chez nous à Gourcy, dans notre famille, nous sommes des artisans de père en fils. Nous fabriquons des charrues, des canaris, des bijoux et plein d’autres choses. Chez nous une fois que l’enfant nait, celui-ci commence déjà à s’exercer au métier de son père. Je suis né trouver mes parents dans ce métier et je l’ai adopté dès le bas âge.
JJ: Quelles sont les difficultés auxquelles vous faites face?
KD: “Dans notre métier, nous rencontrons des difficultés comme dans tout métier d’ailleurs. Cependant, la principale difficulté à laquelle nous faisons face est l’absence de matériels. Le travail à la main est très difficile. Si nous avions des machines adaptés, cela allègerait davantage notre tâche.”
JJ: Avez-vous un dernier mot pour ceux qui nous lisent?
KD: “Nous remercions tous ceux qui ont déjà fait l’effort de venir au SIAO et nous exhortons les uns et les autres à emboiter leurs pas. Et à tous ceux qui viennent, n’hésitez pas à faire tour à la bijouterie Kindo Service. Vous repartirez à coup sûr le sourire aux lèvres.”
En rappel, la bijouterie Kindo Service est située dans le site d’exposition “art et métier”, coté nord du SIAO au stand numéro 8. Faisons tous de ce SIAO un levier de développement et un facteur de résilience des populations.
YAMEOGO Julio