Forum d’échange du public avec les réalisateurs de film en compétition : ‘’on n’a pas la culture des archives’’ rappel Souleymane Diallo
Dans l’enceinte du site du FESPACO s’est tenu un forum d’échange avec des réalisateurs de film en liste pour la compétition de la 28è édition. Les animateurs du forum Olivier Barlet responsable éditorial cinéma et la journaliste reporter-freelance Annick Rachel Kafando ont assuré la police des échanges ce lundi 27 février 2023 dans l’enceinte du site.
Par ordre de passage, les réalisateurs invité du jour, ce sont succédé autour de la table des échanges.
Allamine Kader Le réalisateur tchadien du film « Amchilini » qui signifie ‘’choisie moi’’ était le premier invité. « Amchilini » a été réalisé dans le village maternel du réalisateur précisément à Boufelfil situé à 75 km de la capitale N’Djamena. Selon l’auteur le film traite d’un fait réel dont la dernière pratique date de 1992. Il s’agissait de soumettre à un mariage obligatoire tous les célibataires qui ont atteint l’âge de 18 ans homme comme femme quand le village traversait des situations difficiles d’ordre naturel comme le manque de pluie. Pour solutionner au problème le village faisait recours à cette pratique. Et selon le témoignage des aînés cela marchait bien. Et celui qui s’opposait était soumis à une amande de 25 000fcfa.
A la suite de Allamine les échanges ce sont poursuivis avec le réalisateur de madame brouette sortie en 2002. Il s’agit du Sénégalais Moussa Séné Absa qui participe au FESPACO 2023 avec sa dernière trouvaille «Xalé » ‘’les blessures de l’enfance»’’. Sortie vingt ans plus tard, le film est en compétition pour l’étalon d’or de yennega à ce 28è biennale. Le realisateur a été le second intervenant à ce forum. Il a eu des échanges approfondi sur son œuvre avec le public.
Le film traite de la place de la femme dans une société polygame, le regard des autres sur la femme stérile ensuite la quête de l’amour. Les thèmes sur la politique, l’immigration, la trahison etc. Sont abordés dans le film.
Les échanges directs des réalisateurs de ces films aussi riches les uns que les autres ont suscité beaucoup de questions de compréhension de la part du public. Les échanges du jour se sont achevés avec le guinéen Thierno Souleymane Diallo sur son film « au cimetière de la pellicule ». Ce dernier s’est entretenu avec les participants du forum à son tour.
Par ce film il a reçu le 3è prix du public à Berlin section panorama. Pour lui on fait un film pour le public et non pour les prix. Donc c’est une victoire pour lui si les gens ont aimé. A-t-il dit. Le film est un voyage à la recherche du tout premier film Africain Mouamani tourné par Mamadou Touré en 1953 en Guinée par un fils du pays alors qu’il n’avait que 23 ans. Ce film d’ailleurs n’existe plus. L’auteur s’interroge lui-même sur l’avenir du film. Il traite également du sort qui a été réservé au cinéma en Guinée. Et cela est une invite à la culture des archives.
Le forum se poursuit demain dans la salle Chapiteau VIP avec d’autres réalisateurs.
Souleymane FOFANA