Les nouvelles technologies au secours de la culture et au tourisme

 Les nouvelles technologies au secours de la culture et au tourisme

Patrimoine, littérature, arts graphiques ou encore tourisme culturel…, ce sont là quelques secteurs sur lesquels ont décidé d’investir de jeunes entrepreneurs passionnés par la question culturelle. 

Malgré les nombreux obstacles auxquels font face les acteurs culturels et porteurs de projets, ces difficultés n’ont nullement découragé la création de start-up. À ce propos, en septembre 2020, une convention a été signée entre le ministère de la Culture et le ministère délégué auprès du Premier ministre chargé de l’économie, de la connaissance et des start-up, afin de permettre aux jeunes “de créer des start-up dans les domaines du patrimoine, de la culture et des arts, eu égard à leur rôle dans la mise en place d’un tissu économique cadrant avec les exigences du développement et compte tenu des potentiels qu’elles offrent pour la promotion des industries et des services culturels et artistiques”, a rapporté l’APS.

À cet effet, Liberté s’est intéressé à trois entreprises gérées par des managers qui ambitionnent à vulgariser notre culture à travers le 7e art, l’artisanat et la musique africaine, même si la tâche est loin d’être évidente ! Cela est le cas de la plateforme e-commerce Yedart, de vente et achat de produits artisanaux. “Beaucoup d’artisans expriment leurs besoins en espaces commerciaux appropriés, afin de commercialiser leurs œuvres en vue de préserver leur autonomie financière”, indique la responsable, Ania Saadi. Et de poursuivre : “Yedart est pensée pour eux, afin qu’ils puissent exposer leurs réalisations et acquérir cette visibilité tant recherchée.” Une initiative qui, selon Ania, “permettra aux artisans de vivre de leur art, de valoriser et de mettre en avant le patrimoine culturel algérien et l’économie locale…”. Quant au retour sur investissement attendu, Ania Saadi estime qu’il est assez attractif et intéressant (supérieur à 10%).

À noter que Yedart sera accessible sur tout le continent africain grâce au programme panafricain “Africa By IncubeMe” (20 start-up africaines sélectionnées sur 1300 projets). Autre start-up sélectionnée par ce programme, Colorfol, une plateforme de streaming et de promotion de la musique africaine. Lancée par l’artiste camerounais Ronny Kitio, qui informe que “Colorfol permet aux utilisateurs d’avoir accès à un vaste catalogue de musiques, podcasts locaux (audio et vidéo) et à un agenda d’événements tels que les concerts, showcases ou tout autre type de représentation avec la possibilité d’acheter les tickets d’entrées”. Cette idée est née après un constat accablant : “Manque de visibilité à l’absence de rémunération des droits d’auteur”, sans occulter les conséquences de la pandémie sur les artistes et musiciens d’Afrique.

D’ailleurs, la plateforme compte pas moins de 30 000 utilisateurs/mois, 3000 morceaux, 1000 clips, 220 artistes et plus de 30 labels partenaires. Par ailleurs, Ronny regrette qu’il ne soit pas facile pour une start-up d’émerger, “alors pour ce qui est du domaine culturel c’est encore plus compliqué. Or la culture est l’essence même d’un peuple. Mais étant amoureux de musique et passionné par les NTIC (nouvelles technologies de l’information et de communication), je trouve toujours la force d’avancer malgré le manque de moyens et de soutien”. Car “ayant été artiste et confronté à ces problèmes et difficultés, j’ai un désir ardent d’apporter une solution concrète”. 

Pour sa part, Drifa Mezenner, créatrice de Tahya Cinéma, qui facilite le réseautage entre les professionnels du 7e art et les jeunes talents, signale que toutes les start-up dans le domaine culturel ont besoin de différents paramètres pour pouvoir décoller, notamment la création d’un écosystème, un cadre juridique, l’élargissement du e-paiement, l’exonération d’impôts, revoir la qualité de la connexion, encourager le mécénat… Ces initiatives sont louables et démontrent qu’il y a une forte dynamique qui tente, malgré les moyens, de changer les choses et faire revivre la culture algérienne qui se meurt à petit feu ! 


Hana M.

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