Plaidoyer pour la Littérature : Entretien avec Edouard Lompo Amadou à la 17ème édition de la Foire Internationale du Livre de Ouagadougou
La Foire Internationale du Livre de Ouagadougou, tel un carrefour des cultures et des idées, déploie ses ailes pour la 17ème fois, réunissant des esprits créatifs et des passionnés de la littérature venus des horizons les plus divers. Au cœur de cette effervescence littéraire, nous avons eu le privilège de rencontrer Edouard Lompo Amadou, un homme aux multiples talents, écrivain, metteur en scène et directeur général de la bibliothèque nationale du Niger. Ses réflexions captivantes sur la littérature nigérienne, la place de la lecture dans la société et les défis contemporains offrent un éclairage fascinant sur la richesse et les complexités du monde littéraire africain. Embarquons ensemble pour un voyage à travers les mots et les idées qui façonnent cette édition mémorable de la FILO.
ZanmaTV : Comment est née votre passion pour l’écriture et les lettres ?
Edouard Lompo Amadou : Pour moi, l’écriture a débuté de manière fortuite. En tant que professeur de français au lycée, l’obligation d’étudier des œuvres intégrales chaque trimestre a posé un défi logistique. Face à une pénurie de livres, nous avons créé une troupe de théâtre. Mon engagement dans l’écriture a commencé par la nécessité de rédiger des sketches pour maintenir l’intérêt des élèves.
La population nigérienne manifeste-t-elle un intérêt pour la lecture ?
Edouard Lompo Amadou : Malheureusement, le coût élevé des livres constitue un obstacle majeur. Les réalités économiques limitent l’accès à la littérature. De plus, la prolifération des médias électroniques, tels que la télévision et les smartphones, contribue à une diminution de l’activité de lecture. La littérature africaine, au Niger en particulier, fait face à des défis importants.
L’État nigérien prend-il des mesures pour encourager la population à s’investir davantage dans la lecture ?
Edouard Lompo Amadou : Par le passé, des initiatives telles que le mois du livre offraient une plateforme pour récompenser les écrivains et permettaient aux citoyens de participer à une foire du livre. Malheureusement, ces événements ont diminué ces dernières années. Bien que la bibliothèque nationale ait été récemment créée, des efforts supplémentaires de la part de l’État sont nécessaires pour promouvoir la lecture.
Quel est votre ressenti quant à votre première participation à la Foire Internationale du Livre de Ouagadougou ?
Edouard Lompo Amadou : Cette édition est remarquable. Les conférences, la présence des visiteurs, en particulier des jeunes, sont encourageantes. Même si certains ne peuvent pas encore se permettre d’acheter des livres, le simple fait de les toucher, d’assister à des conférences, est une expérience précieuse. C’est un éveil culturel.
Un dernier message pour nos lecteurs ?
Edouard Lompo Amadou : La littérature est la voie. Lire est essentiel dans la vie. C’est une ouverture d’esprit qui nous permet de comprendre le monde. Les pays développés ont mis l’accent sur l’éducation et l’information. La lecture maintient notre mémoire, et en tant que directeur général de bibliothèque, je suis convaincu que c’est une priorité essentielle.
Dans cette immersion au cœur de la 17ème édition de la Foire Internationale du Livre de Ouagadougou, l’entretien avec Edouard Lompo Amadou a révélé la passion ardente d’un homme dévoué à la littérature et à la promotion de la lecture. Malgré les défis économiques et technologiques auxquels la littérature africaine est confrontée au Niger, Monsieur Lompo Amadou exhorte à redécouvrir le pouvoir transformateur de la lecture. Sa vision éclairée souligne l’importance cruciale de l’éducation et de l’accès à la connaissance pour le développement d’une société. En ces temps où les écrans captivent l’attention, il rappelle avec conviction que “la littérature c’est la voie” et que la lecture demeure une source inépuisable d’épanouissement personnel et collectif. La Foire Internationale du Livre de Ouagadougou, telle une lumière dans l’obscurité, offre l’opportunité aux jeunes et aux passionnés de se connecter avec cette voie éclairante, contribuant ainsi à l’éveil culturel et à la préservation de la richesse littéraire africaine.