Que rapporte le cinéma à la ville de Marseille?
Ce jeudi, un nouveau cinéma, l’Artplex situé sur le haut de la Canebière, ouvre ses portes à Marseille. De quoi voir certains des quatre longs métrages tournés en 2020 (Le temps des secrets, Le Test, Human Flowers of Flesh, Bonne mère). Avec 1.059 jours cumulés toutes catégories confondues (Longs métrage, fictions télé, documentaires, publicités, clips…), selon des chiffres communiqués par la mairie, Marseille s’impose comme la seconde destination de tournage en France, loin toutefois derrière Paris et ses 5.000 jours comptabilisés. Le cru 2021 s’annonce un plus soutenu, notamment en matière de longs métrages, avec déjà 10 tournages en cours et deux autres qui doivent démarrer avant la fin de l’année, indique la municipalité.
67 millions d’euros de retombées économiques
Cette activité a généré en 67 millions d’euros de retombées économiques sur la ville en 2020, dont 19 millions d’euros pour l’emploi. Le gros de ces revenus est cependant tiré des 12 fictions télévisées tournées en 2020 qui pèsent à elles seules 57 millions d’euros. Avec, naturellement, la première d’entre elles, Plus belle la vie, la locomotive de cette filière, qui cumule 465 jours de tournages, soit près de la moitié de la totalité des jours de tournages comptabilisés dans l’année.
Dans le détail, on observe également que, in fine, la filière longs métrages a rapporté autant en 2020 que les documentaires, les publicités, les courts métrages et les shootings photos réunis, soit cinq millions d’euros chacun. Une fois ces considérations économiques énoncées, reste l’impact en termes d’image, qui elle, se mesure plus difficilement mais pour laquelle les longs métrages jouent un rôle déterminant.
Une image sulfureuse qui pourrait ne pas survivre à 2022
Avec trois films dont les intrigues se déroulent à Marseille présentés au festival de Cannes au printemps dernier (Bac Nord, Stillwater et Bonne Mère), Marseille a fait sensation. « Je me souviens de Cannes cette année, où le président du festival dit : ‘il n’y en que pour Marseille’ », sourit Jean-Marc Coppola, adjoint à la culture qui a récupéré la « mission cinéma » de la ville, rattachée à la délégation de l’attractivité économique sous l’ancienne mandature. Ceci dit, dans chacun de ces trois films, « les parcours des personnages passent par la case prison », observait et regrettait Katharina Bellan, spécialiste de l’histoire du cinéma à Marseille, dans une interview donnée à 20 Minutes.
Et au-delà de cette image sulfureuse que collent volontiers les cinéastes à la ville, la filière cinéma rapporte gros à Marseille. Une image que les prochaines sorties devraient atténuer. Dans les salles de cinéma, en 2022, Marseille renouera notamment avec une image plus bucolique et pittoresque. Le temps des secrets, dernier épisode des souvenirs d’enfance de Marcel Pagnol est attendu pour le mois de mars, alors que Le test, avec Philippe Katerine et Alexandra Lamy, à l’écran pour le nouvel an s’annonce sur le registre comique.