SIAO 2023: Secrets de femme; Banazaro Oumar nous en parle
La 16ème édition du Salon International de l’Artisanat de Ouagadougou continue de battre son plein au pays des hommes intègres. Dans une atmosphère des grands jours, produits artisanaux, médicaux et traditionnels sont exposés à la vue des nombreux visiteurs. Chacun y trouve son compte.
Au Burkina Faso se tient chaque 2 ans le Salon International de l’artisanat de Ouagadougou. Occasion au cours de laquelle de nombreux artisans venus des quatre coins du pays ainsi que de l’extérieur exposent leurs produits aux nombreux visiteurs. Cette année, la 16ème édition du SIAO se tient dans un contexte sécuritaire difficile mais cela n’entache en rien la détermination des artisans ainsi que des visiteurs. En effet, plus de 26 pays à travers le monde sont présents pour cette édition afin de démontrer leurs différents savoir-faire dans l’artisanat. Réunis dans plusieurs pavillons, ces artisans exposent leurs produits, tous différents des uns des autres. On y retrouve des produits culinaires, des produits vestimentaires, des produits artisanaux, des tisanes aux multiples bienfaits et bien d’autres choses. Banazaro Oumar, de nationalité burkinabè fait partie de ces nombreux exposants.
Des écorces par ici, des feuilles séchées par là, des mixtures aux couleurs et aux senteurs diverses, nous sommes bien au stand de monsieur Banazaro Oumar. A l’intérieur, une bonne odeur légèrement piquante se dégage. On peut constater accrochés tout en haut, des habits ainsi que des pagnes “Koko-Dunda”. Venu de Ouagadougou, Banazaro Oumar, la quarantaine bien sonnée est venu partager aux visiteurs du SIAO son savoir-faire dans l’utilisation et la fabrication des tisanes, de l’encens ainsi que de tous les autres produits communément appelés “secrets de femmes”. “Je suis dans la fabrication de l’encens, du savon à base d’huile de coco pour les boutons ainsi que les dartres, des feuilles de “Djeka” pour les infections génitales et les règles douloureuses.
J’ai aussi les produits contre les ulcères et bien d’autres…” dit-il. Pour la fabrication de l’encens, monsieur Banazaro dit utiliser un mélange de plusieurs parfums de différentes qualités. “Cela ne se fait pas au hasard. Il ne suffit pas de mélanger les parfums entre eux car la qualité des parfums diffère les uns des autres. Mélanger par exemple un parfum d’une très haute qualité à un parfum d’une moindre qualité ne produira pas à la fin le résultat escompté.” souligne t-il. Il faut donc une certaine maitrise pour arriver à combiner les différentes senteurs entre elles afin d’obtenir au final une très bonne odeur. Cette maitrise, monsieur Banazaro dit l’avoir acquises auprès de sa maman. “Après avoir quitté l’école faute de moyens financiers, je me suis lancé dans le commerce à Bobo Dioulasso. Par la suite, je me suis retrouvé à Ouagadougou, au marché de Sankaar-yaaré. Là-bas, ma maman était dans le commerce de l’encens ainsi que des produits de femmes. Le fait de la côtoyer m’a permis d’en savoir davantage sur ces produits et par la suite je m’y suis lancé.” dit-il. Parallèlement à l’encens et aux produits de femmes, monsieur Banazaro expose des pagnes ainsi que des habits “Koko-Dunda” déjà cousus.
Monsieur Banazaro Oumar est situé sur le site “chambre des métiers” du SIAO, au stand numéro 14. C’est avec plaisir qu’il vous y accueillera. “Tous ceux qui passeront chez moi ne regretteront jamais!” dit-il. En rappel, la 16ème édition du SIAO se tient du 27 janvier au 05 février 2023. Plus que quelques jours donc pour découvrir les merveilles des artisans venus souvent de très loin pour l’occasion.
Yameogo Julio